Février, oui le dernier article sur ce blog était de février et nous sommes... début mai...
Bon, ok, là, je dois bien dire que ce fut une grande pause et pour cause!
Ben, il faut dire que la machine s'est un peu enraillée ... Oui, ma vieille carcasse (merci à celles et ceux qui connaissant mon âge me diront : mais non, tu n'es pas vieille!) a dit stop, enfin elle (ma vieille carcasse), elle aurait bien aimé ne pas dire stop mais là on l'a stoppée net!
Ho, rien de bien grave mais si je reviens vers vous aujourd'hui, c'est que d'une part je sors de mon état larvaire et ça c'est plutôt positif et d'autre part j'ai quand même un coup de colère à vous faire partager!
Alors pour celles et ceux qui s'attendent à trouver ici de la couture, passez votre chemin pour aujourd'hui, ce sera surement pour le prochain article, celui-ci est en lien avec les enfants, les adultes, la vie en fait... Tout simplement!
Comme tout le monde le sait ... ou pas, je suis devenue, après reconversion, auxiliaire de puériculture et que donc en 10 mois de formation, on fait beaucoup de stages plus que d'être à l'école. Et tant mieux car redevenir élève (après 10 ans de l'autre côté du bureau en plus!!) en étant assise toute la journée, mon popotin a pris cher pendant cette année là! Mais je m'en suis remise!
Et donc pendant ces stages, on découvre des professionnels qu'on aimerait prendre en modèle et des professionnels auxquels on ne souhaiterait ne surtout pas ressembler... Oui, faut pas se leurrer ni se mettre des œillères, comme dans tous les métiers, il y a des personnes comment dire... je cherche, je réfléchis à peser mes mots mais je ne vois pas... Mais je suis sure que vous, vous voyez!
Et bien c'est de cela dont je voudrais vous parler et en particulier de bienveillance car franchement on en parle beaucoup auprès des enfants et à juste titre mais auprès des adultes, c'est pareil, la bienveillance devrait être le maître mot lorsque chaque personnel soignant se lève le matin!
Je peux juste vous dire que, plusieurs fois, les larmes ont roulé sur mes joues, ouais ok, je suis surement sensible, trop peut-être, et puis j'étais fatiguée, oui extrêmement fatiguée : version carpette vous voyez? Du genre qui n'arrive plus à se traîner pour prendre sa douche toute seule ou même emmener sa fille à l'école le matin (merci à toi, à vous d'avoir pris le relais lorsque je ne ressemblais plus à rien!!!)
Mais il y a des fois où les vexations sont vraiment trop fortes pour être acceptées même lorsque nous sommes diminués physiquement/moralement/mentalement. C'est juste pas possible!
Je parle de cette soignante qui passe dans la chambre en nous demandant si nous allons aller, ma voisine de chambrée et moi, prendre notre douche (douche commune au fond du couloir, ouais, c'est d'un autre temps ou ça fait camping comme on veut).
On lui dit oui et elle ressort comme elle est rentrée. On se regarde ma voisine et moi et on n'a aucune idée de la disponibilité des douches le matin entre les personnes valides et les personnes qui ont besoin d'être aidées... Pas grave, on va patienter et tenter notre chance... Ma voisine va prendre sa douche et revient m'indiquant que cela semble libre.
Je rassemble tout mon courage de carpette (ça va vite car du courage ce jour-là, je n'en ai presque plus!), je me traîne pour attraper mes affaires et me voilà partie. Alors ça donne ça : pied à perfusion à traîner (et il roule mal sinon ce n'est vraiment pas drôle!) en plus de mon sac pour la douche, en pyjama, traversant tout le couloir.
Arrivée en sueur à la porte de la douche, je la trouve fermée (pas à clé mais d'habitude elle est grande ouverte) et là j'entends en plein milieu du couloir cette même soignante qui hurle qu'elle vient de nettoyer les douches car on lui a dit que tout le monde dans le service était douché. Que ce n'est pas possible, qu'on va dire que son travail n'est pas fait...
Et là, moi je suis courbée devant cette porte fermée avec mon pied à perfusion et mon sac recyclable de chez Auchan qui me scie le bras (ouais, je n'ai pas pris le format de poche pour le gel douche et le shampoing alors ça pèse le poids d'un âne mort et là j’exagère à peine!)...
J'alterne entre regarder la porte et regarder cette soignante qui gesticule auprès de l'infirmière parce qu'elle a nettoyé la douche et que surement en une douche, je vais tout salir...
Voilà j'ai presque 40 ans, je suis hospitalisée, je n'ai pas le moral et les larmes coulent sur mes joues comme une gamine qui n'aurait pas fait ses devoirs et se fait prendre en flagrant délit par la maîtresse, vous voyez...
La soignante me voyant immobile finit par venir m'aider à ouvrir la porte... Houlalala, quelle gentillesse, ça lui évitera le bûcher! Oui, je deviens sarcastique parce que là franchement, c'était juste trop, trop ce jour-là surement, trop à ce moment-là, trop c'est trop!
Cette soignante est repassée dans la chambre plus tard, j'avais eu le temps d'expliquer cela à ma voisine. La soignante indique que ce n'était pas contre moi blablablabla, que ses collègues blablabla. Et bien pour une fois, le plus froidement possible, j'ai réussi à lui répondre : merci le temps de réflexion dans la douche car autant vous dire que j'ai réussi à mettre mon cerveau en route pour réfléchir à cette situation. A chaud, je crois sincèrement que je lui aurai dit des paroles vraiment mais alors vraiment pas gentilles!
Je lui ai dit que personne ne nous avait indiqué quand aller à la douche (ma voisine m'a soutenue ! Merci à elle!), que je ne savais pas qu'il y avait des horaires pour se doucher. Et qu'effectivement, elle n'avait qu'à s'en prendre à ses collègues si les transmissions (ouais, je connais ton jargon, je cause l’hôpital) étaient fausses. Me sentant fâchée, elle a fini par expliquer qu'elle était ainsi impulsive mais pas méchante et que ce n'était pas contre moi. Et qu'il ne fallait pas que je le prenne pour moi.
Ouais et bien tu sais quoi ton impulsivité tu te la gardes et tu la fais exploser quand tu quittes le service car les personnes hospitalisées ne le sont pas pour leur plaisir ni pour subir ton impulsivité! Et comment ne pas le prendre pour soi quand on parle de la douche dans laquelle on souhaitait aller?
Je lui ai dit que personne ne nous avait indiqué quand aller à la douche (ma voisine m'a soutenue ! Merci à elle!), que je ne savais pas qu'il y avait des horaires pour se doucher. Et qu'effectivement, elle n'avait qu'à s'en prendre à ses collègues si les transmissions (ouais, je connais ton jargon, je cause l’hôpital) étaient fausses. Me sentant fâchée, elle a fini par expliquer qu'elle était ainsi impulsive mais pas méchante et que ce n'était pas contre moi. Et qu'il ne fallait pas que je le prenne pour moi.
Ouais et bien tu sais quoi ton impulsivité tu te la gardes et tu la fais exploser quand tu quittes le service car les personnes hospitalisées ne le sont pas pour leur plaisir ni pour subir ton impulsivité! Et comment ne pas le prendre pour soi quand on parle de la douche dans laquelle on souhaitait aller?
Ou quand cette infirmière m'a demandé de ne pas remettre ma manche de t-shirt plus pratique selon elle pour en changer. Je me suis retrouvée en moins de deux secondes et sans avoir le temps de réfléchir à ce que moi je souhaitais, transformée en pingouin, le bras sur le côté, pendant tout le week-end. Vas-y essaye toi de faire quelque chose avec le bras coincé ainsi et surtout ne pas bouger car sinon merci bien l'intimité et le respect de ta pudeur...
Cela a duré jusqu'à ce qu'une aide-soignante indique à sa collègue que j'avais passé le week-end ainsi et qu'on pourrait peut-être demander à l'infirmière du jour de m'aider à repasser la perfusion dans la manche après la douche... Merci... C'était un jour de grâce!
Cela a duré jusqu'à ce qu'une aide-soignante indique à sa collègue que j'avais passé le week-end ainsi et qu'on pourrait peut-être demander à l'infirmière du jour de m'aider à repasser la perfusion dans la manche après la douche... Merci... C'était un jour de grâce!
Ou alors cette infirmière qui à 2 heures du matin se rend compte que ma perfusion ne passe plus et finit par me dire "ben oui, quand vous vous levez, tout remonte!"
Vu que le seul lever que je suis capable de faire c'est pour aller aux toilettes, j'en déduis donc je ne dois pas aller aux toilettes, c'est ça ? Et c'est donc ma faute si ton bordel de ta perfusion ne tient pas et si avec tous les liquides que vous me perfusez j'ai envie d'aller aux toilettes à peu près toutes les 2 heures, effort qui en plus me semble surhumain!
Oui à 2 heures du matin, elle a été obligée de me repiquer, oui à 2 heures du matin, en fin de tour (et oui, je vous rappelle qu'on est au bout du couloir), elle n'avait pas envie de faire ce geste technique. Et si moi je te dis que je n'en avais pas envie non plus, tu me crois?
Oui, elle m'a fait mal, j'avais mal, elle m'a demandé si j'avais mal, j'ai osé répondre oui, elle m'a dit "ça va aller". Et l'aide-soignante de confirmer que ça irait. Ok c'est vous les professionnelles...
Larmes quand elles sont sorties de la pièce.
Je passe la nuit ainsi et j'ai mal mais franchement j'endure car je souhaite juste que cela se termine et vite... Et surtout ne plus avoir à faire à ces personnes-là!
Finalement, ça n'a pas été, le lendemain, lors de mon transfert dans une autre unité, une infirmière, douce et gentille me regarde en me demandant si j'ai mal, j'ose à nouveau répondre oui, je sens qu'elle m'écoute.
Elle m'explique que c'est normal, plus rien ne passe dans la perfusion, tout diffuse dans mon bras et elle règle le problème en me repiquant tranquillement dans l'autre main avec une douceur et une efficacité qui me laisse baba. Autant vous dire que je la remercie... Je pense que ses stagiaires ont de la chance! D'ailleurs c'est l'une d'elles qui a essayé en vain de me repiquer avant de laisser faire sa tutrice. Vous voyez que je suis une bonne malade!
Je remercie aussi cette aide-soignante qui m'a aidée à me laver lorsque je ressemblais à une loque, je remercie aussi ce brancardier qui a pris soin de moi s’énervant quand, au milieu du couloir d'un service, nauséeuse à souhait, on ne trouvait pas ma chambre. Arrêt sur image : moi, assise, en pyjama, dans un fauteuil roulant, recouverte par une couverture avec mon haricot et mes sachets de perfusion au dessus de ma tête, je pense que cela valait le détour : mauvais moment!
Je remercie aussi et surtout le personnel du dernier service où je me suis retrouvée car là, on m'a entendue et écoutée, et j'ai retrouvé le moral que j'avais perdu en étant à l’hôpital depuis seulement quelques jours. Oui, je sais que je n'y suis restée que quelques jours mais franchement ce lieu à le don de me faire perdre mes moyens et surtout mon moral, remarquez il y a de quoi parfois, non?
En plus, je ne pense pas être une patiente pénible, j'appuie sur la sonnette uniquement quand j'ai besoin car je sais ce que c'est que d'être de l'autre côté. Mais là franchement, il y a eu des moments où j'avais juste envie de hurler, de leur cracher toutes ces vexations à la tête!
Mais je n'ai rien dit, je n'ai rien fait, je m'en veux, je crois qu'inconsciemment, j'ai toujours peur qu'en disant ce que je pense, on me fasse encore plus de misères, c'est ridicule, je sais... Quoique...
Je suis triste aussi pour les autres personnes car pour ma part, une fois soignée, je suis vite retournée auprès des miens où j'ai pu retrouver la forme et le moral mais je pense à toutes ces personnes qui restent des jours et des jours hospitalisées...
Mais je n'ai rien dit, je n'ai rien fait, je m'en veux, je crois qu'inconsciemment, j'ai toujours peur qu'en disant ce que je pense, on me fasse encore plus de misères, c'est ridicule, je sais... Quoique...
Je suis triste aussi pour les autres personnes car pour ma part, une fois soignée, je suis vite retournée auprès des miens où j'ai pu retrouver la forme et le moral mais je pense à toutes ces personnes qui restent des jours et des jours hospitalisées...
Attention, je ne veux absolument pas dire que tous les soignants manquent de bienveillance bien évidemment et bien heureusement!
Je sais aussi que ce que je vous ai raconté peut vous paraître anodin mais je vous assure que lorsque vous êtes dans un lit à la merci des autres, toutes ces petites choses deviennent importantes car elles vous touchent tout simplement...
Je voulais juste dire et appuyer sur le fait qu'en sortant de l’hôpital on se souviendra forcément de la douceur, de l'attention, de l'écoute et de la gentillesse qu'on a reçus mais aussi des moments plus difficiles malheureusement...
Je voulais juste dire et appuyer sur le fait qu'en sortant de l’hôpital on se souviendra forcément de la douceur, de l'attention, de l'écoute et de la gentillesse qu'on a reçus mais aussi des moments plus difficiles malheureusement...
Voilà ce que je voulais vous dire à vous soignants, dont je fais partie, la bienveillance ça ne vous coûte rien, c'est l'attention à l'autre, une attention active envers les petits comme les grands...
Un peu de douceur, non beaucoup de douceur ne nuit pas à la santé, bien au contraire! Pensez-y!
Un peu de douceur, non beaucoup de douceur ne nuit pas à la santé, bien au contraire! Pensez-y!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire